Mayotte, terre de contrastes

MAYOTTE. Terre de contraste et d’inattendu. Une île devenue française il y a quelques mois mais dont l’influence africaine encore bien présente. Débarquer à Mayotte, c’est laisser nos comportements de métropolitains dans la soute de l’avion et se laisser imprégner par un monde à la fois si proche administrativement mais si différent culturellement…

Contraste des peuples entre les mahorés habitant le plus souvent des abris de fortunes et les métropolitains – les m’zungu – venus apporter leurs compétences qui font défaut à l’île (personnel médical et professeurs principalement).

Contraste des cultures où le mot bonjour est prononcé à chaque coin de rue, symbole d’une richesse de cœur que nous avons bien souvent perdue, nous métropolitains stressés et en perpétuel mouvement.

Contraste jusque dans l’assiette où les plats traditionnels nous plongent au cœur des saveurs de l’Océan Indien… et de sa richesse. On profite des merveilles que ce lagon unique au monde nous offre avec une multitude de poissons et crustacés : vivaneau, poulpe, mérou, thon, tazards  crabes, barracuda, etc.

Les plus gourmands n’ont qu’à lever la tête pour trouver des jaques, bananes, noix de coco qui poussent dans les arbres, que l’on déguste au cours d’une ballade. Quant aux adeptes du lait de coco, il est omniprésent dans la cuisine, de l’entrée au dessert, apportant une douceur exotique à chacun des plats.

Les mahorés sortent peu au restaurant mais on trouve à chaque coin de rue des brochettis, des brochettes de viande ou de poisson accompagnées de manioc, fruit à pain ou de plantain servis sur des tables de jardins de fortunes par les particuliers improvisés restaurateurs pour l’occasion. Une des options les moins chères pour se restaurer.

Dans les restaurants plus ‘classiques’, on propose les plats traditionnels comme le Mataba, l’équivalent de nos épinards à la crème à base de feuilles de manioc pilées mélangées au lait de coco et à la viande ou au poisson émiettés. Le Pilao, sorte de paella à base de riz et de viande, fait également partie des spécialités ou bien le Poulet Coco que l’on savoure accompagné de riz.

Parmi les bonnes adresses, Mamoudzou, la capitale, compte quelques bonnes tables typiques comme Le Boboka qui sert des assiettes de spécialités mahoraises à commander sans hésiter ou encore Lapouz Noz, un brochetti très amélioré en Petite Terre. Pour un environnement plus ‘haut de gamme’, le Moana ou le Faré (Petite Terre) sont des incontournables.

Chaque jour est une nouvelle aventure remplie d’expériences inattendues et uniques. Ainsi, un petit tour par le Sud permet de passer une journée magique avec Mikki, un mahoré passionné par son île qui nous dévoile tous les secrets de la faune et la flore venus des quatre coins du monde qui font aujourd’hui la richesse de Mayotte.

Sur le chemin du retour – ou à l’aller ! – on s’arrête au village de Chirongui où une boulangerie tenue par des métropolitains bretonnants propose des pains, des fougasses, des muffins au chocolat, des fars bretons, le tout fait maison. Le coin aménagé sous les cocotiers est une invitation à un petit déjeuner ou une pause goûter bien méritée après la ballade.

Plus haut vers le Nord, le gite Coco Lodge situé à M’Tsamboro accueille ses locataires face au lagon et aux ilots de sable blanc. Ancien enseignant et passionné de cuisine, Serge, le propriétaire des lieux prépare chaque soir des spécialités locales savoureuses principalement à base de poissons.  Un vrai bonheur pour les papilles !

Mais au delà des spécialités culinaires, Mayotte c’est avant tout une île à la géographie unique entourée d’un lagon qui recèle de merveilles géologiques et aquatiques..

Ainsi, on s’émerveille devant les idylliques îlots de sables blancs, on reste sans voie devant le saut des baleines ou la danse des dauphins, on s’amuse avec les tortues de mer sous l’eau que l’on observe sans bruit venu le temps de la ponte sur la plage, on fait des vœux au moment où le soleil et la lune se couchent, on profite d’une vue magnifique en haut du Mont Choungui après une montée inoubliable.

Certes, l’image du paradis n’est pas si rose au quotidien. Les habitations de fortune en taule façonnent les villages, les bouteilles plastiques et canettes salissent les rues et les plages, les routes sont jonchées de nids de poule rendant la circulation difficile. Le chemin vers la départementalisation sera long et la construction du pays ne se fera pas sans difficulté.

Mais la richesse de Mayotte et son éco-système aquatique unique méritent que l’on s’y attarde et qu’on les considère pour que nos futures générations puissent revenir, comme nous, la tête pleine de souvenir.

Un merci spécial à  mon cher frère Pascal qui nous a fait passer 10 jours de rêves et nous a fait découvrir cette île qu’il vit au quotidien.