“LA vie est dramatiquement simple et le bonheur l’est tout aussi”. Voici la réponse de Jérôme Desvouges quand on lui demande comment il se porte 6 mois après l’ouverture de son restaurant éponyme situé dans le 5e arrondissement.
Cet ancien journaliste de la presse spécialisée est animé d’un véritable amour pour la cuisine et l’écouter raconter la création d’un plat est un pur moment de bonheur qui vous met l’eau à la bouche dès les premières secondes.
Cette passion pour la cuisine de terroir et les saveurs régionales, Jérôme l’a cultivé auprès de sa grand-mère et de son père dont il tire l’inspiration. Le goût pour les bonnes choses a toujours fait partie intégrante de sa vie et quand venait l’heure du weekend, après de longues journées à interviewer les dirigeants des plus grandes boites informatiques et à rédiger des articles, la cuisine devient une soupape de décompression et un espace de créativité.
Pourtant, il aura fallu 17 ans à Jérôme pour que la raison du cœur prenne le pas et c’est suite à une période difficile au travail qu’il décide de donner à nouveau tournant à sa vie et se lancer dans l’aventure pour répondre à cette envie cachée qui le titillait depuis longtemps.
Une fois les difficultés de prêts surmontées – avec la petite astuce dont il a le secret – il commence à chercher un local vers le 15ème mais faute de place suffisante, il reprend une affaire au bord de la faillite dans le 5ème. Les gens du quartier, ravis de voir une nouvelle adresse avec une cuisine de qualité, passent la porte dès le premier jour de l’ouverture et Jérôme doit refuser 25 couverts dans la même journée.
Le succès s’explique par une cuisine de terroir, cuisinée avec amour et des ingrédients en provenance d’artisans de qualité et une carte qui évolue en fonction des papilles du gérant. La décoration est sobre mais soignée, correspondant tout à fait à l’image que Jérôme se faisait d’un bistrot.
J’ai ouvert Chez Desvouges car j’en avait ras le bol d’aller dans les bistrots avec des plats chers et sans saveur et la meilleure façon de faire face à cette frustration était de créer le bistrot dans lequel j’aurais aimé aller.
Dans ce resto bien conçu et accueillant (même les toilettes valent le détour), on y mange des cagouilles aux lardons, une terrine de lapin, une délicieuse assiette de charcuterie, un nem de saucisse toulousaine, une ratatouille pleine en saveurs, des cannellonis au confit de canard, une crème brulée ou encore le pudding d’Emilien qui chatouille vos papilles. Du terroir, du vrai et avec du goût !
Mais le plaisir d’aller déjeuner chez Desvouges ne tient pas seulement dans ce que contient l’assiette. L’homme lui-même est un conteur né et l’écouter raconter son parcours et son amour pour les plats du terroir avec un tel enthousiasme vous donnerait presque la chair de poule.
En qualité de journaliste, j’ai passé ma vie à raconter des histoires, réelles bien entendu et maintenant je continue avec ma cuisine. J’ai enfin trouvé le bonheur avec mon restaurant, je suis un homme heureux et je souhaite le rester pendant longtemps.
Au-delà d’une réussite personnelle, le bonheur pour Jérôme c’est également la liberté de s’accorder le week-end et les lundis et mardis soir.
Je préfère prendre le temps de me reposer et d’être en forme pour mes clients la semaine plutôt que de devenir aigri au bout de quelques mois. Je pense que la notion de service se perd peu à peu et nombreux de mes clients me font part de leur expérience malheureuse où on leur ‘balançait’ la panière de pain sur la table.
Moi, ce n’est pas ma conception du métier et je préfère faire les sacrifices qu’il faut pour toujours garder le sourire et offrir à mes clients une expérience qui leur donnera envie de revenir.
Jérôme a des projets plein la tête et notamment le désir de d’ouvrir plusieurs adresses dans les années à venir. C’est tout le bonheur qu’on lui souhaite.
Restaurant Desvouges
6 Rue des Fossés Saint-Marcel
75005 Paris
01 47 07 91 25
http://restaurantdesvouges.fr/